LE LOUISIANA, PRÈS DE COPENHAGUE, LE JARDIN DE SCULPTURES
Il y a des musées d'hiver pour se réchauffer l'âme et l'oeil les jours de froidure et d'autres auquel il faut consacrer une journée d'été pour pleinement en jouir, le Louisiana est de ceux là. Il est né de la volonté d'un richissime homme d'affaire, Knud W. Jensen qui acheta en 1954 la villa dont le nom restera celui du musée. Celle-ci datait du XIX ème siècle et était érigée dans un parc en bord de mer et arboré d'essences rares. Le musée sera agrandi jusqu'en 1991 pour avoir l'aspect qu'il a aujourd'hui, ces ajouts réalisés sur plus de trente ans sont homogènes car confiés au même architecte, et que j'ai eu la grande joie de découvrir le mois dernier. L'idée de Jensen était de faire un musée dans lequel le spectateur se trouverait aussi bien que l'oeuvre qui, elle devait dialoguer avec la magnifique nature qui l'entourerait. On devait pouvoir voir la majorité des pièces de la collection de l'intérieur du musée vers l'extérieur. Cela tombait bien car comme dans tous les musées danois que j'ai pu voir c'est la sculpture qui est mise à l'honneur, le Louisiana ne fait pas exception à la règle avec le "Sculpture Park" d'où la nécessité d'avoir beau temps pour profiter de ce lieu enchanteur d'où l'on aperçoit les rivages de la Suède voisine.
Dans ce cadre idéal, où l' implantation de chaque pièce a été murement réfléchi pour que l'oeuvre soit mise en valeur et puisse dialoguer avec la nature, nous avons en nous promenant un bon et beau panorama de la sculpture de la deuxième moitié du XX ème siècle avec des pièces majeures pour la plupart des sculpteurs. C'est le cas de Arp avec ces cinq pures abstractions, que l'on peut voir immédiatement ci-dessus.
Jensen qui ne manquait pas de moyens allais voir des sculpteurs comme Dubuffet et Moore pour leur commander des oeuvres dont le parc pouvait être l'écrin idéal, comme pour les superbes bronzes de Moore , ci dessus, ou le Dubuffet que l'on voit surtout bien de l'intérieur, ci-dessous
C'est atablé à la terrasse très agréable du restaurant que l'on peut le mieux admirer les imposants assemblages de Calder que les mouettes utilisent comme perchoir.
D'autres artistes ne sont représentés que par une sculpture comme Max Bill proche de l'esthétique de Arp.
Plus loin des seins abandonnés de Louise Bourgeois, en fait ce serait des yeux.
Une incursion dans la sculpture d'avant guerre avec Henri Laurens que l'on aperçois derrière le Arp de la deuxième photo en partant du haut. Très joyeuse est la statue de Max Ernst.
Tout comme celle de Miro
Tout en haut d'une belle pente herbeuse qui mène à la mer, on surplombe un assemblage de Joel Shapiro.
Au détour d'un chemin une pierre suspendue de Nobuo Sekine
Au tournant d'un couloir une ouverture sur une suite d'Henry Heerup
Copenhague, juillet 2011hhhh
Il y a encore dans ce jardin extraordinaire des oeuvres de George Trakas, de Richard Serra (que je n'ai pas vu car je n'ai pas pris ce raidillon en bord de mer), de Per Kirkeby, de Dani Karavan, de Bryan Hunt, de Gunther Frog ext... mais je ne les ai pas photographiées du moins au premier plan.