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Dans les diagonales du temps
9 mars 2020

Non Gérard Blain n'est pas oublié

  

Comme ce blog ne le montre pas, je lis énormément de gazettes, mais j'évite de commenter les commentaires... Chaque mois c'est donc plusieurs magazines que je parcours. Ceux-ci me laisse de plus en plus indifférent puisqu'ils sont presque tous nourris de la molle doxa ambiante.

Toutefois hier, j'ai réagi en découvrant au dessus du nom du journal, « Les cahiers du cinéma, revue que je lis depuis des lustres, même si je lui préfère « Positif » dont je ne manque aucun numéro, le bandeau sur lequel j'ai lu le nom de Gérard Blain. Je précise que c'est la première fois, à ma connaissance, que l'on peut voir son nom en une d'une revue de cinéma; j'aimerais qu'un docte visiteur me contredise sur ce point.

Je me suis donc précipité aux dernières pages des Cahier où se trouve un article de 8 pages dont deux montrant chacune une belle photo en pleine page au titre qui aurait beaucoup plus à l'intéressé, d'ailleurs issu d'un de ses propos: « Gérard Blain, légitime défense ». Le texte est signé d'un nom inconnu de moi: Nicolas Azalbert.

  

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Je voudrais tout d'abord saluer l'initiative des Cahiers du cinéma de consacrer un petit dossier à Gérard Blain et ensuite loué la qualité de celui-ci qui offre à qui ne connaitrait pas l'oeuvre cinématographique de Blain une juste analyse de celle-ci doublée d'un rapide travelling sur la vie de l'acteur réalisateur.

J'y ai trouvé des phrases qu'il eut été bon d'écrire du vivant du cinéaste. Pourquoi attendre que les gens soient morts pour les couvrir d'éloges. Comme le dit d'ailleurs l'article, le cinéaste a souffert de l'indifférence des média à son encontre. Un article sur Gérard Blain c'est bien mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est trop tard.

Mais ne boudons pas trop tout de même notre plaisir lorsqu'on tombe sur de telles phrases: << Les amis frappe pour un coup d'essai, par sa maturité et arbore d'emblée les caractéristiques d'un cinéma en marge: prédilection pour le silence, acteurs non professionnels, refus du naturalisme et de la psychologie, une certaine rigueur morale et esthétique. Le film aborde aussi frontalement un thème qui ne cessera de revenir dans la majorité des films de Blain: les relations homosexuelles entre un adulte d'âge mûr et un adolescent. Il y a une conception grecque de ce type de relations chez Blain. La sexualité se double toujours d'un rapport familial (père/fils), d'un rapport de classes (riche/pauvre) et d'un rapport de transmission (maître/élève). La fascination qu'exerce chez Blain l'homosexualité provient de la complexité et de l'ambiguité qui se nouent entre les amants et qui explique plus généralement les positions du cinéastes face à la société. Ce qui est recherché (l'amour, le père, la connaissance) se heurte à ce qui est détesté (l'hypocrisie, le pouvoir, l'argent). D'où le tragique des films de Blain.>>.

Il est dommage que la parution de l'article et certains fait que Nicolas Azalbert rapporte tel que le résultat à la question, << citez un chef d'oeuvre de cinéma méconnu, que posa en septembre dernier la revue « Transfuge » à quatre jeunes réalisateurs français dont trois citèrent un film de Gérard Blain, chacun un différent, « Les amis » (on peut aller voir le billet que j'ai consacré à ce film: LES AMIS, un film de Gérard Blain), « Un enfant dans la foule » et « Le pélican », ou encore la tenue récente d'une rétrospective démente son entame d'article qui proclame: << Le génial et marginal cinéaste qu'était Gérard Blain est aujourd'hui, plus méconnu, complètement oublié. >> J'espère que ce blog est le vivant exemple du contraire.

 

Gérard Blain - Biographie

Enfin par vanité personnelle, j'aurais aimé que Nicolas Azalbert qui écrit qu' « Un enfant dans la foule » est le chef d'oeuvre de Gérard Blain mentionne que ce film avait été édité remarquablement en d.v.d. (j'en suis l'éditeur. il doit être aujourd'hui sans doute très difficile à trouver) il y a juste dix ans. J'avais particulièrement soigné l'édition de ce d.v.d. En souvenir des presque trente ans d'amitié avec Gérard (qui avait l'art de cloisonner ses relations) en proposant de riches bonus d'abord la leçon de cinématographe d'une durée d'une heure que Gérard Blain avait donnée dans le cadre de l'université Marc Bloch de Strasbourg, puis les premières images tournée par Gérard Blain sur le tournage d'Hatari d'Howard Hawks; j'avais demandé à Michel Marmin d'en écrire le commentaire. Ces images étaient complètement inédite et je les avais obtenues grâce à Paul Blain que je fais apparaître dans l'interview de Claude Cernay, ami de toujours de Gérard Blain et acteur dans « Un enfant dans la foule ». Cette interview, que je conduisais, était filmée par Philippe Vallois. Un beau casting d'un beau souvenir...  

 

Les Amis - Gérard Blain

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Commentaires
M
Ah, Les Amis ! Quelle découverte merveilleuse ! Grâce a l’histoire de Paul et Philippe, je peux dire moi aussi, qui suis plus proche de l’âge de Paul que de celui de Philippe, « Non, Blain n’est pas oublié ».
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