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Dans les diagonales du temps
15 juillet 2022

Auprès de moi toujours de Kazuo Ishiguro

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Dans un un pensionnat apparemment privilégié, situé dans la campagne anglaise, un groupe d’enfants, garçons et filles sont élevés coupés du monde. Il leur est interdit de franchir l’enceinte du vaste domaine. Par plusieurs indices on peut situer que la narration qui s’étale sur une vingtaine d’années, débute à la fin des années 70 mais que surtout nous sommes dans un univers parallèle au notre où tout est semblable au monde que nous connaissons, sauf que dans les immédiates années d’après guerre, la médecine aurait connu des progrès considérables. Le récit s’intéresse plus particulièrement à trois enfants, Kath qui est la narratrice, Ruth et Tommy. Le roman suit deux fils narratifs d’une part les atermoiements amoureux du trio et les raisons pour lesquelles ces enfants puis ces adolescents sont éduqués de cette curieuse manière. Je ne vais pas vous le dévoiler car cela tuerait en partie l’intérêt du roman. Même si l’on comprend assez vite de quoi il retourne. Ishiguro instille des informations tout le long du livre (un peu plus de 400 pages) sur le but recherché par l’instauration de cette méthode d’éducation et sur les conditions de vie des jeunes membres du phalanstère. Dans le dernier quart du livre on retrouve les trois protagonistes principaux à l’âge adulte, une vingtaine années se sera écoulée depuis que nous avons fait leur connaissance.

Tout le long du livre j’ai eu le sentiment de lire la transcription en roman d’un manga , tant on retrouve dans « Auprès de moi toujours » deux poncifs du manga, d’abord celui de suivre un groupe de jeunes isolés et ensuite les interminables hésitations amoureuses dans un trio. Plus particulièrement, la menace qui plane sur ces garçons et filles même si elle est différente, m’a fait penser au scénario du célèbre manga « The promised Neverland ».

Le livre a deux grandes faiblesses, la première est que les trois personnages principaux (ainsi que les autres) n’ont guère d’épaisseur et en plus ne sont guère intéressants; surtout le garçon, un parfait benêt dont on se demande d’où vient l’intérêt de ces deux filles pour lui. Les personnages ne sont jamais décrits physiquement, si bien que je me suis demandé au début de ma lecture, si ces enfants étaient coupés du monde en raison de graves difformités physiques, ce n’est pas le cas mais cette absence de description renforce cette idée que nous sommes devant un manga où il manquerait les dessin.

La seconde faiblesse et la plus grave, est que nous ne parvenons pas à croire en ce monde parallèle en dépit de la construction habile du roman. Ishiguro peint que trop superficiellement le monde dans lequel Kath, Ruth et Tommy gravite mais malheureusement plus on en sait moins on peut croire en cet univers. On comprend bien ce qu’a voulu faire l’auteur opposer la banalité de la forme du récit toute la première partie n’est presque que papotage d’adolescent dont se souvient avec nostalgie Kath et l’horreur d’un destin inéluctable. Ce qui fait que nous sommes peu impliqué dans le devenir des personnages, même si dans les toutes dernières pages il est difficile de ne pas être ému.

 

Pour retrouver Ishiguro sur le blog:

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