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Dans les diagonales du temps
26 avril 2020

N'oublions pas Christian Giudicelli

Le souvenir n'est pas une déploration, c'est au contraire conforter les plaisirs à venir en les asseyant confortablement sur le socle de la mémoire. C'est ce que réalise, avec légèreté et élégance, Christian Giudicelli dans son dernier ouvrage : Les Passants (éditions Gallimard). « Occupons-nous de ceux qui hantent la mémoire en déchirant le flou de nos rêves. Les passants qui répondent présent à nos appels. Les passants, détachés du passé. » La gravité, inhérente à l'exercice puisque l'auteur (par la force des choses) y parle de personnes presque toutes disparues, est sans cesse bousculée par la cocasserie des portraits de ceux qui le marquèrent ou le frôlèrent tel celui d'Alain Cuny, la notoriété de ce bègue pompeux m'est toujours restée incompréhensible. Giudicelli peut être rosse, mais c'est surtout une grande tendresse qui se dégage de ces pages dans lesquelles il ne fait pas mystère de son amour des garçons.

 

  

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J'ai eu la chance de pouvoir vérifier combien l'esprit et la générosité de Christian Giudicelli n'étaient pas réservés à ses livres mais irradiaient aussi de sa personne. J'étais très ému lorsque je le rencontrai à l'occasion du tournage de son interview qui devait être un des bonus du DVD Le Garçon d'orage, DVD malheureusement jamais édité, d'après le roman de Roger Vrigny (éditions Gallimard). Ci dessus une photo de la séance de maquillage de Christian Giudicelli. Je voulais qu'il me parle de ce dernier, avec qui, pendant de nombreuses années, il avait partagé l'antenne de France Culture pour leur émission littéraire hebdomadaire qui enchanta tantôt mes matinées, tantôt mes après-midi et qui n'avait rien à voir avec sa remplaçante où une péronnelle trouve régulièrement du génie à des plumitifs abscons pourvus qu'ils soient exotiques. Ce fut pour moi une après-midi inoubliable dont il ne me reste comme seule trace physique la photo que je pris, où mon assistant d'alors, Benoît Delière, maquille l'écrivain. Durant une heure, Christian Giudicelli traça un portrait émouvant de Vrigny, qui fut à la fois son mentor et son ami.

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Roger Vrigny dicutant avec le réalisateur Roger Kahane sur le tournage du téléfilm "L'ennemi de la mort" dont Vrigny avait écrit l'adaptation à partir d'un roman d'Eugène Le Roy. (je remercie beaucoup Zacharias pour l'envoi de ce document).

Commentaires
I
Il est bon de ne pas oublier Christian Giudicelli. On a reparlé de lui récemment, mais c’était hélas pour le réduire à son amitié avec Matzneff et en termes non dénués de sous-entendus : il n’est plus que son "intime", son "éternel complice" ou son "compagnon de voyage" ... ce sont ses seules qualités.
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M
Merci pour cette information. Je ne connais pas ce téléfilm.
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Z
J'ai rencontré Vrigny, en 1980, sur le tournage du téléfilm de Roger Kahane "L'ennemi de la mort" .Il en avait écrit l'adaptation à partir d'un roman d'Eugène Le Roy.
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