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Dans les diagonales du temps
29 février 2020

The Bubble, un film d'Eytan Fox

The Bubble, un film d'Eytan Fox (réédition augmentée)

 

 

 

 

 


Fiche technique :

 
Avec Ohad Knoller, Yousef Sweid, Daniela Wircer, Alon Friedmann, Miki Kam , Shredi Jabarin, Lior Ashkenazi, Zion Barouch, Oded Leopold, Dorin Munir, Zohar Liba, Yael Zafrir, Noa Barkai, Yotam Ishay et Avital Barak.

 

Réalisation : Eytan Fox. Scénario : Amir Feingold & Gal Uchovsky. Images : Yaron Sharf. Montage : Yosef Grunfeld & Yaniv Raiz. Production : Amir Feingold. Musique : Ivri Lider.


Israel, 2006, Durée : 115 mn. Disponible en VO, VOST et VF.
 

Résumé :

 
Un Roméo et Juliette moderne au pays de la kipa et du keffieh où Juliette s’appelle Ashraf (Yousef Sweid), un beau mec qui veut entraîner dans la mort son Roméo-Noam (Ohad Knoller) encore plus beau mec, par désespoir politique.
 
L’avis critique
 
The Bubble est un film politique. Un film politique à l’américaine dans lequel on nous intime de nous identifier à l’un des personnages, surtout au personnage principal du jeune juif que l’on découvre dès la première image remplissant ses obligations militaires sur un barrage entre Israël et la Cisjordanie. Nous avons là, j’insiste, un film politique, genre en plein renouveau ces dernières année (Lord of WarSyriana, Good night and good luck...) qui suit le modèle américain dans lequel l’intimité, la psychologie, la vie sexuelle et professionnelle des personnages se mêlent à l’actualité, presque toujours dramatique. C’est ce mariage de l’Histoire avec de petites histoires qui nous émeut. On peut mesurer la différence entre le modèle du film politique américain, aujourd’hui quasiment hégémonique, avec l’archétype du film politique italien, mondialement reconnu dans les années 60 et 70 qu’est L’affaire Matei grâce à la rétrospective parisienne de l’œuvre de Francesco Rossi et surtout de sa ressortie en DVD. Un cinéma qui met en avant les faits, les rapports des personnages avec la rue et non leur vie privée. Dans le premier type, il y a symbiose entre le privé et le public, c’est ce que nous voyons, tous les jours, en une de nos gazettes ; dans la seconde, il y a une séparation nette entre le privé et le public, cinéma d’un autre temps que l’on peut regretter... The Bubble appartient au premier genre : est-ce surprenant venant d’un pays autant dépendant des américains ?

 

   


Il est amusant de constater qu’un cinéaste aussi éloigné des critères du cinéma américain, tel qu’Eric Rohmer ne fait pas autre chose dans ses deux derniers films historiques,L’Anglaise et le duc et Triple agent. Cette remarque m’amène à une autre considération : quand et comment un film historique cesse de l’être pour devenir un film politique ? Je vous laisse répondre à cette question...
Dans une interview, Ethan Fox déclarait qu’il voulait être l’Almodovar israélien. Disons qu’il est sur la bonne voie mais qu’il a encore du travail pour y parvenir. Comme l’Espagnol, il a visiblement un don pour les castings justes et un grand talent pour la direction des acteurs. Dans The Bubble, ils sont tous formidables. Comme Almodovar, il possède un vrai courage dans le choix de ses sujets et leur traitement. Ni l’armée, ni la gauche israélienne, ni les palestiniens sont traités avec ménagement. Comme son modèle, il est aussi à l’aise dans le drame que dans la comédie et dans ce dernier registre certaines scènes, bien amenées, sont hilarantes, mais l’on passe vite du rire aux larmes. Il sait aussi très bien capter l’atmosphère du petit monde de Tel Aviv dans lequel vivent ses protagonistes grâce notamment à une judicieuse utilisation des décors. Enfin dernier point commun entre les deux artistes, l’excellence et l’originalité de la musique qui dynamise The Bubble de bout en bout. La belle musique originale du film émane d'une rock star israélienne montante : Ivry Lider.


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Il rend bien compte, assez subtilement aussi, du sentiment qui existe aujourd’hui chez les Israéliens que seule est possible une politique d’apartheid (je ne trouve pas d’autre mot malheureusement, celui-ci est démonétisé par la pratique faite de cette philosophie politique en Afrique du sud) au sens du développement juxtaposé excluant toute mixité, idée qui a largement gagné même la gauche israélienne (les travaillistes).
Mais on voit bien que c’est dans la construction de son scénario que le réalisateur a voulu imiter le plus le maître madrilène, avec son histoire où tous les personnages se rencontrent, se connaissent, tissent des liens complexes qui ne peuvent qu’amener au dénouement dramatique.Mais contrairement à Almodovar, chez qui cette construction est arachnéenne et à peine perceptible au premier visionnage, chez Eytan Fox le maillage scénaristique est fait de grosses cordes qui freinent l’empathie que l’on peut éprouver pour ses créatures.

 


En ce qui concerne l’aspect formel, contrairement à Almodovar, maisaussi par exemple à Rossi que j’évoquais précédemment, si sa réalisation est propre (même si parfois dans des scènes de foule il manque visiblement de figurants), il ne possède pas encore une véritable signature dans l’image. Le plus gros défaut du film est peut-être son montage un peu mou. En écourtant chaque scène, presque chaque plan, il aurait pu sans modifier la durée de son film se donner plus de temps pour développer ses personnages secondaires que l’on aurait aimé mieux connaître.
Il faut féliciter Eytan Fox d’enfin nous proposer un film gay, c’est aussi un film gay, dans lequel les personnages ne sont pas déconnectés du réel et le quotidien en Israël : c’est la guerre et les attentats sont fomentés par les palestiniens extrémistes. Enfin dans le cinéma gay un cinéaste qui lève les yeux de sa bite et pas seulement pour mater celle des autres ! Voilà un film où l’on ne s’encule pas dans une bulle, c’est le paradoxe voulu du titre « bubble » en bon français « bulle ». La bulle en question est Tel Aviv où est possible une liberté de mœurs inimaginable dans le reste du pays. Ethan Fox s’explique sur son titre: « The Bubble est le surnom que les israéliens donnent à Tel Aviv. Il y a une connotation péjorative dans cette expression. Comme Gal et moi, les personnages du film vivent rue Shenkin, dans le quartier branché et alternatif d’Israël. Beaucoup de gens se sont volontairement coupés des réalités sociales et politiques du pays. Leur attitude est souvent jugée comme superficielle et irresponsable. Naturellement, ce n’est pas ce que nous pensons. Cette “bulle” est selon nous un mécanisme de survie. Beaucoup des forces créatrices d’Israël sont concentrées dans ce quartier devenu aujourd’hui une pépinière d’artistes. On y trouve également de nombreux cafés, des boutiques branchées. De nombreux Israéliens, notamment les plus jeunes, rêvent de venir vivre ici. »
Le cinéaste reste fidèle à la thématique de son précédent film Tu marcheras sur l'eau, qui était déjà la difficulté de se mettre à la place de l’autre, en espèce celui de jeunes Allemands dont la famille avait participé à la Solution Finale. Il existe d’ailleurs un trait d’union entre The Bubble et Tu marcheras sur l’eau, personnalisé par Lior Ashkenazi, l’acteur de Tu marcheras sur l'eau, joue un déporté homosexuel à Auschwitz dans la pièce de théâtre que Noam et Ashraf vont voir. Il est à noter que cette pièce, on reconnaît Bent,est appelée inexplicablement Les tordus ! Il me semble qu’il existe un problème dans la traduction du sous-titrage qui, en plus, ne trouve pas utile de traduire les paroles des chansons que l’on entend alors que ces paroles font parfois office de chœur par rapport aux dialogues des personnages. Quant à Ohad Knoller, il fait la liaison avec Yossi et Yaggerpuisqu’il jouait Yossi.



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Il est dommage que le réalisateur n’ait pas osé un happy end, car paradoxalement le happy end qui a disparu du cinéma de qualité est aujourd’hui un acte de courage artistique alors que dans le cinéma classique des années 50 et 60, c’était un poncif. Le choix de cette fin très lourdement mélodramatique est aussi peu judicieux qu’en contradiction avec la psychologie de Noam et d’Ashraf.
Eytan Fox, avec Raphaël Nadajari ou Dalia Hager et Vidi Bilu, montre que la relève d’Amos Gitaï existe dans le cinéma israélien.
The Bubble par son émotion et son intelligence agrandit considérablement le champ du cinéma gay.

 




 




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Bubble 5
 
 
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Bande annonce The Bubble (Ha-Buah) d'Eytan Fox

 
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29 février 2020

Leon Mark

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29 février 2020

Une visite au Salon de l'Agriculture 2020

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29 février 2020

Get real, un film de Simon Shore

Get real, un film de Simon Shore

      

 


Fiche technique :

 
Avec Ben Silverstone, Brad Gorton, Charlotte Brittain, Stacy A. Hart, Kate McEnery, Patrick Nielson, Tim Harris, James D White, Jacquetta May, David Lumsden, Morgan Jones, Louise J. Taylor et David Elliot.

 

Réalisé par Simon Shore. Scénario de Patrick Wilde, d’après sa pièce de théâtre. Directeur de la photographie : Alan Almond. Monteur : Barrie Vince. Compositeur : John Lunn.
Grande Bretagne, 1999, Durée : 110 mn. Disponible en en VO et VOST.

 

Résumé :
Steven (Ben Silverstone, déjà aperçu dans Leçon de la vie et dans le Lolita de David Lyne où il interprétait Humbert jeune), 17 ans, est un collégien typiquement british de la classe moyenne comme les autres. Tout dans l’univers de Steven est moyen : l’école, le boulot du père (commerçant moyen), la ville même où se déroule l’action (Basingstoke, ville neuve en plein Essex, qui rappelle plus les banlieues résidentielles américaines qu’une traditionnelle bourgade anglaise).Mais Steven a une originalité: il est homosexuel. Il vit assez bien son homosexualité en allant draguer dans les parcs. Seule sa meilleure amie est au courant de sa vie sexuelle et lui sert à la fois de couverture et de confidente consolatrice. Tout allait presque bien jusqu’au jour où il rencontre, ô surprise, dans les WC publics où il trouve ses partenaires de passage, John (Brad Gorton), le champion sportif de son collège, un plaboy tombeur de filles qui se révèle être un gay honteux. Steven tombe amoureux de John et John de Steven. Mais si Steven veut vivre leur passion au grand jour, John exige la clandestinité et leur liaison secrète sera une épreuve pour Steven, épreuve dont il sortira renforcé, en paix avec lui-même après avoir annoncé à tous sa différence, maisnéanmoins meurtri. Le passage de l’adolescent gay à l’homme homosexuel aura été pour le moins douloureux...

 
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L’avis critique

 
Le film commence par une très bonne idée : la fausse piste, le premier amour n’est pas celui que l’on croit. Il dénonce d’emblée l’hypocrisie des mecs qui se cachent derrière leur copinesou leur femme pour sauver leur réputation. L’intervention de la police nous rappelle certaines lois anglaises homophobes (et les craintes qui y sont associées). Autre belle idée, le texte anonyme écrit par Steven et qui donne son nom au film (Get Real). Texte en opposition avec la dissertation bien appliquée et impersonnelle qui fait l’admiration de son lycée. Cette reconnaissance publique envers un garçon qu’il n’est pas en réalité déclenche le début d’une révolte contre l’hypocrisie générale et l’obligation de toujours feindre le rôle du fils et de l’élève irréprochables. Mais peut-être que la plus belle trouvaille du film, qui est sans doute un héritage directe de la pièce, est de faire décrire la scène la plus érotique du film au lieu de la montrer. Par ailleurs, on peut trouver la représentation du sexe à l’écran trop sage même si l’on comprend pourquoi : ne pas effaroucher pour que le message de tolérance soit accessible au plus grand nombre.

 

 

Comme un garçon est un film assez riche pour réveiller le souvenir de bien des films. Il possède la même tonalité roborative que Beautiful Thing auquel il fait beaucoup (trop ?) penser, bien que situé dans un milieu social très différent : la classe moyenne, curieusement peu explorée par le cinéma anglais actuel qui aurait tendance à nous faire croire que le royaume n’est peuplé que de chômeurs alcooliques. Néanmoins la parenté avec Beautiful Thing est très claire. Même volonté de dédramatiser, de positiver, d’aider à l’identification des spectateurs. Il y a là un côté militant manifeste qui n’est jamais appuyé sauf peut-être dans la scène du coming-out public du joli Steven qui, très efficace, joue sur l’émotion et renforce l’empathie que l’on a avec le garçon. Si sa prestation nous va droit au cœur c’est qu’elle s’adresse à tous ceux qui ont souffert dans leur adolescence (c’est-à-dire à peu près tout le monde) de ne pas se sentir au bon endroit au bon moment. La difficulté d’être homosexuel est ainsi mise au niveau du plus grand nombre : il s’agit d’être bien dans sa peau. Le titre original, bien meilleur que le ridicule titre français,Get Real veut dire: être soi-même, authentique. Telle est la morale de cette histoire.
 

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Le film est aussi un peu le positif du film hollandais To play or to die qui a le même point de départ : un garçon timide est amoureux du beau macho de sa classe. Simon Shore sait au bon moment faire intervenir l’humour pour alléger le ton du film. Les dialogues particulièrement spirituels revendiquent leur statut d’adaptation théâtrale. Le tour de force est que c’est complètement réussi. Ils sont à la fois très écrits et fluides. L’exact contraire de ceux de Grande école, autre film gay adapté d’une pièce mais dont l’empesé des dialogues rend inaudible les propos. Par son coté lisse et compétent, bluffant pour un premier film, il est également caractéristique d’un mouvement de mise en scène éminemment judicieux, dont Quatre mariages et un enterrement a symbolisé l’apogée. Sans jamais oublier l’humour avec légèreté Comme un garçon aborde des sujets aussi sérieux que scabreux comme le regard que l’on porte sur soi, le regard que l’on a sur les autres, le courage d’être ce que l’on est, la solitude, l’incommunicabilité et... les glory hole. On se dit qu’il est tout de même bien dommage que le scénario n’évite pas le poncif de la bonne copine confidente, caricature de la fille à pédé évidemment grosse et moche.
 

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Si le film pâtit d’une mise en scène un peu molle surtout dans son deuxième tiers, il bénéficie en revanche d’un dialogue toujours juste et d’une interprétation remarquable, jusque dans les plus petits rôles, qualité qui est l’apanage du cinéma britannique. Plus rare dans ce cinéma, l’image lumineuse du film sert ici au mieux les acteurs.
Le délicieux Silverstone happe les regards dès son apparition à l’écran. Sans jamais avoir suivi un quelconque cours de comédie (lors du tournage, il était étudiant en littérature anglaise à Cambridge) et se déclarant hétérosexuel (quel crève-cœur !), ce fils de bonne famille investit son personnage avec une décontraction naturelle, captant sa complexité avec un professionnalisme évident. On ne peut qu’être d’accord avec Pierre Murat qui écrivait dans Télérama lors de la sortie en salle : « La plus grande qualité du film est l’interprétation. Ben Silverstone est drôle quand il faut, émouvant dans les passages les plus convenus. Sa présence et son intensité lui font éviter tous les pièges. Il est remarquable. » Depuis, Ben Silverstone, tout comme Brad Gorton, ne sont apparus que furtivement à la télévision anglaise. Aujourd'hui Ben Silverstone travaille comme avocat. Simon Shore qui vient de la télévision, a, en 2004, tourné Things to do before you’re 30, puis en 2005 You don’t have to say you love me. Ces deux films ont également pour scénariste Patrick Wilde.


 

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Ce film, comme Beautiful Thing, est tiré d’une pièce à succés What’s wrong with angry ?de Patrick Wilde, écrite dans les années 70. Ce qui explique le ton quelque peu décalé du film dans lequel jamais n’apparaissent les mots sida et préservatif. Mais loin d’être un inconvénient, cette intemporalité en renforce le propos. Même si le film a modernisé la pièce, il ne se veut pas naturaliste mais romantique, ce qui est bien trop rare dans le cinéma gay et fort agréable pour une fois.
Peu de films décrivent avec une telle justesse le trouble de se découvrir tel que l’on est et tels que sont les autres, un grand moment d’émotion à faire partager.
Comme un garçon a été primé au Festival du cinéma britannique à Dinard en 1999 où il a reçu le prix du public et celui du jury ; il a obtenu aussi le prix du public au festival d’Edimbourg.
Chers professeurs, il existe un dossier pédagogique adapté aux élèves de 6ème permettant de présenter l’homosexualité à vos élèves, voir: www.grignoux.be/dossiers/126


Comme un gaçon est édité par la firme néerlandaise Homescreen en VO avec des sous-titres français. Malheureusement, il n’y a que peu de bonus, seulement la bande annonce du film. L’habillage du DVD est d’une pauvreté affligeante et les sous-titres français sont truffés de fautes d’orthographe.

 

 
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Get Real, 3
 
 
Get Real, 1
 
 
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Get Real, 2
 
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COMME UN GARCON - Bande-annonce

29 février 2020

Nebojsa Zdravkovic. La crique rocheuse.

Nebojsa Zdravkovic. La crique rocheuse.

 

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29 février 2020

Faut Pas Penser un court-métrage de Raphaël Gressier, Sully Ledermann

Faut pas penser

 

Que se passe-t-il lorsque deux adolescent tendrement complices sont surpris par le père de l'un d'eux?

Réalisateurs:   Raphaël Gressier, Sully Ledermann
avec: Fred Harsant, Raphaël Gressier, Sully Ledermann  
France |  2014 |  11 min

29 février 2020

Carlos Anderson

Carlos Anderson
29 février 2020

case en exergue: René Follet

case en exergue: René Follet

 

29 février 2020

Sur le chemin des dunes, Noordzee, Texas (north sea Texas) un film de Bavo Defurne

Sur le chemin des dunes, Noordzee, Texas (north sea Texas) un film de Bavo Defurne (réédition augmentée)

Voir le nord du Texas, le film

 

Réalisation: Bavo Defurne, scénario: Bavo Defurne et Yves Verbraken  (scénario tiré du roman This will never end d'André Solis).

 

avec: Eva van der Gucht, Jelle Florizoone, Luk Wyns, Thomas Coumans, Mathias Vergels, Katelijne Damen, Daniel Sikora, Nina Marie Kortekaas

Résumé
 
Nous sommes en 1960. Pim (Jelle Florizoone) habite avec sa mère (Eva van der Gucht), une ancienne reine de beauté devenu un tas mais qui se croit toujours séduisante. Ils vivent dans une ville oubliée de la côte belge. Pim, garçon introverti, se contente de vivre dans son univers imaginaire. La mère de Pim, Yvette, a des rêves de son coté. Elle est fatigué des amants de passage et d'ennui de la vie dans cette petite ville. Elle aspire à tout laisser derrière elle, y compris son encombrant de fils pour aller voir voir le monde. Les rêves de Pim et ceux d'Yvette entrent en collision lorsque le beau Zoltan (Thomas Coumans)  arrive en ville avec la fête foraine et devient leur nouveau locataire. Mais à l'aube de ses 16 ans, sa relation avec son ami Gino (Mathias Vergels) prend une autre direction, et alors que sa mère le quitte pour vivre avec son nouvel amant, Pim y voit une opportunité de vivre ses rêves. Pim saisit sa chance. Ses rêves deviennent une semi réalité. Pim va vivre chez sa voisine, Marcella qui est la mére de Gino et de Sabrina (Nina Marie Kortekaas) qui glisse des regards langoureux à Pim qu'il ne voit pas. Pim est heureux. Il dort dans le lit de Gino! Mais Gino fréquente et habite avec une jeune fille de l'autre coté de la frontière. Les rêves de Pim sont-ils des illusions ou le reflet de ce que pourrait être la réalité?
 
L'avis critique
 
Il y a tellement longtemps que nous attendions un long métrage de Bavo Defurme que l'on doutait fortement qu'il arrive un jour. On avait pensé que Defurme serait un de ces cinéastes dont les courts-métrages multi primés dans une quirielle de festivals qui n'accoucheraient jamais d'un long; on peut citer dans ce cas Jacques Duron avec son remarquable Voyage à Deauville ou Armand Lameloise  avec son non moins remarquable,"Juste un peu de réconfort". Il y avait gros à parier qu'une si longue attente ne pouvait déboucher que sur une déception; c'est un peu le cas même si le film est bien fait. Il faut dire que je suis peut être un peu de mauvaise fois devant cet énième opus mettant en scène des bas du front nordistes. Sur le chemin des dunes (un bien joli titre qu'a trouvé là le distributeur du film en France) est néanmoins un film positif, qui ne tombe pas dans le misérabilisme habituellement réservé aux films se passant dans le nord  de la France et en Belgique. Defurme montre une jeunesse qui n’est pas ratée (c'est plutôt du coté des adultes que cela se gâte)
Defurme est resté fidèle à la thématique de ses courts-métrages. Tous traitent de l’identité, de quelqu’un qui se découvre différent, dans un groupe de sportifs ou dans Feu de camp, chez les scouts. On ne comprend pas bien alors pourquoi il a cru bon d'adapter un livre où rien n'est vraiment original et tout est attendu d'autant qu'il reprend certaines séquences de ses courts-métrages précédents comme  par exemple la scène de la tente qui était déjà dans "Campfire" (2000) ou celle de la moto qui se réfère à Matroos (1998). Cette histoire de rejet d’un groupe permet au réalisateur de  se concentrer sur l’amour entre adolescents. Ce qui évite le gros écueil sociologisant où vont se briser la plupart des films de cet acabit. Pims a déjà découvert son identité sexuelle. Il est amoureux du garçon qui vit à côté de chez lui. C’est là que le film commence. Là où souvent les autres finissent. Les scènes sexuelles sont présentes dès le début. Peu de films ont abordé la question ainsi. Si la faiblesse de Noordzee Texas réside dans son scénario, sa force est dans son filmage d'autant plus remarquable que "Sur le chemin des dunes" aurait été réalisé avec un budget très modeste. L'image est toujours très belle, le cadre impeccable et les éclairages des intérieurs est précis et chaleureux, ce qui évite de tomber dans le glauque lors de certaines scènes. Le film tout en étant original dans sa facture, c'est un peu Demy chez Dumont, s'inscrit dans une famille de films, référence assumée comme pour Paris-Texas ou plus secrète comme pour la série néerlandaise des années 80 "Le phare" qui se passait aussi vers 1960, ou Bagdad café ou encore à DAS FLÜSTERN DES MONDES (WHISPERING MOON) . Si on exepte Katelijne Damen, dans le rôle de la mère de Gino qui parvient à être génante tant elle est mauvaise, les autres acteurs vont du bon à l'excellent en particulier Jelle Florizoone qui dans le rôle de Pim est étonnant sachant donner du poids à chacun de ses regards et de ses gestes peut être parce qu'il vient du monde de la danse ( lorsque Bavo l'a découvert, ce jeune garçon était danseur professionnel  à l’école Nationale de Ballet de Bruxelles) qu'il a abandonné depuis car l'expérience de "Noordzee Texas" lui a donné l'envie d'embrasser la carrière de comédien, souhaitons lui bonne chance, son jeune talent le mérite.
 
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Si dans mon résumé j'ai daté l'action en 1960, c'est totalement subjectif, puisque aucune date apparait à l'écran et que pas un objet ou un vêtement peut nous renseigner sur l'année durant laquelle se déroule le film. Cette intemporalité assumée tire Noordzee Texas vers le conte...
Il faut espérer pour Eva van der Gucht, que son rôle d'Yvette, où elle est parfaite, est un rôle de composition. Elle campe le personnage anthipatique du film, mauvaise mère, on subodore que la naissance de Pim n'a pas été voulu, à propos il n'y a pas de père dans cette histoire, artiste ratée, une Yvette Horner (tient le même prénom) obèse. Elle ne voit dans son fils qu'un boulet qui l'empêche de fuir le trou où elle est encalminée.
J'ai vu ce film lors d'une ecapade brusselloise durant l'été 2011. Si je me souviens bien ce n'était pas une séance dans un circuit traditionnel. Je ne sais donc pas si ce film d'une qualité technique tout à fait hors du commun à eu une exploitation commerciale dans son pays. Quant à la France...
P.S. Depuis cette chronique le film est sorti en France.

Bande-annonce : Sur le Chemin des Dunes - VOST


Voir North Texas 1

Texas bar
 
 
Voir North Texas, 3
 
 
Voir North Texas, 4
 
 
Voir North Texas, 5
 
 
Voir North Texas, 6

Peli Noordzee Texas
 
 

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29 février 2020

Kiefer au Centre Pompidou

Kiefer au Centre Pompidou

Je ne vous recommanderais pas l'exposition Kiefer au Centre Pompidou à moins que vous ayez besoin d'un coup de pouce pour vous jeter sous le métro en sortant. C'est une des expositions les plus déprimantes que j'ai vues. Si l'on excepte les ridicules champs de fleurs de la fin, censés être des hommages à Van Gogh, le pauvre, la palette de Kiefer ne quitte jamais les tons terreux, ce qui n'est pas particulièrement réjouissant mais le souci principal réside dans les thèmes des toiles. Avec Kiefer c'est vraiment le passé qui ne passe pas. On comprend bien que d'être né en 1945 dans une Allemagne en ruine n'était pas facile mais Kiefer ne s'est jamais remis d'avoir ouvert les yeux sur des décombres. Toute son oeuvre tourne autour de la guerre et surtout du nazisme. Ses toiles délivrent un message ambigue car si on peut les prendre pour une dénonciation du nazisme, surtout si on a sous les yeux les déclarations du peintre et les analyses souvent fumeuses des critiques, on peut aussi y voir une nostalgie pour le régime nazi. En sont les meilleures illustrations les seules toiles que je sauverais de cette rétrospective celles des architectures. Je vois en elle, en ce qui me concerne, une sorte d'hommage à Speer.

Dans cette série, on ne peut que remarquer que si Kiefer est un piètre dessinateur, il est un grand matiériste dans la lignée d'un Dubuffet ou d'un Leroy. Il est dommage que ce peintre réfléchisse trop et nous fasse part de ses états d'âme. Ces profuses déclarations nous empêche d'apprécier pleinement la riche et diverse matière qu'il dépose sur ces grandes surfaces, de la peinture épaisse, bien sûr mais aussi du plomb, dont il fait grand usage ou à l'instar d'un Rebeyrolles des fagots.

Si certaines toiles m'ont fait beaucoup d'effets, d'où l'indéniable force de certaines, à l'ami qui m'accompagnait, beaucoup plus jeune que moi, elles l'ont laissé parfaitement indifférent. Il s'en expliquait par le fait que faisant partie d'une autre génération, les évènements auxquels Kiefer se réfère sont beaucoup moins présent dans son esprit que dans le mien... Pour lui la peinture de Kiefer est datée et loin d'être universelle.

L'exposition bénéficie d'un parfait accrochage, bien aéré. Les toiles presque toutes de très grandes dimensions. Elles sont bien éclairées.

 

Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
C'est à mon sens pour la demi douzaine de tableaux immédiatement ci-dessus qu'éventuellement l'expo mérite une visite.

C'est à mon sens pour la demi douzaine de tableaux immédiatement ci-dessus qu'éventuellement l'expo mérite une visite.

 

Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Kiefer au Centre Pompidou
Paris, janvier 2016

Paris, janvier 2016

 

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