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Dans les diagonales du temps
27 février 2020

Voyages à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier

Voyages à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier

Il y a longtemps que je n'avais pas vu un film aussi long et il y a encore plus longtemps qu'un film m'avait paru aussi court tant Bertrand Tavernier est un merveilleux conteur. Il nous embarque dans son voyage dans le cinéma français en suivant la chronologie de sa vie qui semble être surtout une vie de cinéma. Des extraits des films qu'il a aimés qui l'ont marqué illustrent ses propos où se mêlent souvenirs personnels, anecdotes savoureuses et considérations techniques. Le metteur en scène rend hommage à ses pairs mais n'oublie ni les acteurs, ni les scénaristes, ni les chefs opérateurs pas plus que les compositeurs de musiques de films. Ses emplois successifs dans le milieu du cinéma, il fut d'abord assistant réalisateur sous la férule de Jean-Pierre Melville, puis attaché de presse et enfin le metteur en scène que l'on connait et qui est l'un de ceux que je préfère, (« Laisser-passer » est mon film de chevet) lui ont permis de côtoyer et souvent de bien connaître les personnes qu'il évoque. Considérant qu'il y aurait conflit d'intérêts s'il parlait de la période durant laquelle il a mis en scène, ce voyage en cinéphilie s'arrête donc grosso modo au milieu des années 70.

Ce voyages aux savoureuses escales n'aurait pas été le mien, pas plus qu'il aurait été le votre mais c'est justement sa subjectivité qui en fait tout le prix. Tavernier convoque bien sûr les chefs d'oeuvre du cinéma d'avant guerre: « Le jour se lève », « Remorque », « Hôtel du nord », « La grande illusion »... Il rend hommage à ses maitres, Renoir et Melville, sans néanmoins cacher leurs zones d'ombre. Il réhabilite des réalisateurs comme Le Chanoy, Grangier ou René Clément. Il donne un coup de chapeau appuyé à Jean Gabin, aussi bien à l'homme qu'au comédien. Il fera découvrir à beaucoup Gréville avec un extrait d'un film étonnant dont le sujet est l'impuissance masculine... Tout cela était souhaité et plus ou moins attendu mais ce qui l'était beaucoup moins est le salut à la Nouvelle Vague avec des apparitions de Truffaut (magnifique extrait des « 400 coups ») de Godard et de Chabrol, mais surtout cette belle évocation du cinéma du samedi soir avec un salut amical à Eddy Constantine dont les extraits des films de Sacha où il a joué, donne envie de les revoir. 

Les morceaux de film que Tavernier distille, quel superbe travail de montage, donne l'occasion de revoir des acteurs que l'on avait un peu injustement oubliés comme Harry Max, Paul Frankeur ou Dario Moreno inénarrable poussant la chansonnette un plumeau à la main.

Bertrand Tavernier sait communiquer son enthousiasme et son amour du cinéma dans ce voyage où l'on rit souvent. 

 

Voyages à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier

 

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Commentaires
B
Voyage dans ... la discothèque de Radio France<br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=XHZhKzotxGA
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B
Quelques propos de Tavernier ( on peut papillonner dans l'émission trop longue)<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=09Y1cSTi8Lg
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M
Ce n'est pas seulement un grand cinéaste qui vient de disparaitre mais aussi un formidable conteur et un grand passeur de cinéma.
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B
Hommage à Tatave :<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=E1YeDJwZxek
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M
merci pour le lien. On va regarder cela bien confiné...
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